J’ai beaucoup de chance, car j’accède à de nombreux documents qui me permettent d’éviter la télé-poubelle et la crétinisation accélérée. Mais c’est une chance triste.
En plus de mes lectures classiques et habituelles (Cerveau&Psycho, LaDécroissance...), avec en complément un stock de romans et livres divers conséquent, je reçois par le biais de mon travail de superbes magazines au format pdf.
Je les connais pour les avoir lus précédemment et récupérés "matériellement" (revues Sesame, Diagonal, BRGM, ADEME, Responsabilité&Environnement, CESE, Actu-Envir, ONERC.... ).
Je suis aussi abonné à plusieurs newsletters comme celle de l'Agenda2030 sur les ODDs.
Toutes ces lectures m'inspirent et certaines me poussent à publier mes sentiments :
RESPONSABILITÉ & ENVIRONNEMENT - OCTOBRE 2020 - N°100 - © Annales des Mines)
Quel bonheur de lire des explications si claires mais aussi tellement savantes, avec des paraboles si « parlantes » (Bruno David page 16 : hauteur Tour Eiffel = durée présence de la vie sur terre, couche de peinture en haut de l’antenne = durée ère chrétienne).
Mais je lis dans ce N° 100 sur la biodiversité des affirmations et constats qui me confortent dans un pessimisme profond. Tous ces auteurs sont brillants, avec des capacités intellectuelles d’analyses hors normes. Et pourtant, au vu de leurs parcours professionnels, je suis obligé d’admettre qu’ils ont contribué plus que de raison à l’inévitable déclin de l’humanité, puisqu’ils ont certainement bien profité du système économique des dernières décennies et pollué logiquement outre mesure la planète.
Extrait page 10 de l’article « Érosion de la biodiversité et fonctionnement des sociétés : du constat aux recommandations Les enseignements tirés de l’évaluation mondiale réalisée par l’IPBES en 2019
Par Jean-François SILVAIN Fondation pour la recherche sur la biodiversité »
«…. Le troisième message fait le constat que l’atteinte des grands objectifs internationaux est conditionnée à la mise en oeuvre de changements en profondeur.
- Les objectifs internationaux propres à la biodiversité (ceux de la Convention sur la diversité biologique ‒ CDB ‒, dits objectifs d’Aichi), mais aussi la quasi-totalité des Objectifs de développement durable (ODD) liés à l’environnement, ne pourront être atteints en suivant les trajectoires actuelles, sauf à procéder à des changements systémiques ‒ « transformateurs » ‒ des modèles, objectifs et valeurs de nos systèmes économiques, sociaux et politiques.
- Les tendances négatives concernant la biodiversité et les écosystèmes vont freiner les progrès visant à atteindre les ODD, dans 80 % (35 sur 44) des cas où les cibles ont été évaluées ; en particulier, ceux liés à la pauvreté, à la faim, à la santé, à l’eau, aux villes, au climat, aux océans et aux sols.
- La perte de biodiversité apparaît donc comme un problème environnemental, mais aussi comme un enjeu lié au développement, à l’économie, à la sécurité, à la société et à l’éthique.
- Tous les scénarios, à l’exception de ceux qui envisagent des changements systémiques, prévoient la poursuite jusqu’en 2050 des tendances négatives pour la biodiversité et ses services, compte-tenu des tendances croissantes en matière d’utilisation des terres, d’exploitation des organismes et de changements climatiques. »
Ces pontes de la connaissance s’informent entre-eux de l’impossibilité d’atteindre les objectifs des ODD primordiaux (la pauvreté, l’eau, la santé…). Ils écrivent vraiment bien, comme ceux il y a déjà trente ans qui osaient « aujourd’hui il est encore temps de faire quelque chose, dans un an ce sera trop tard », et ce message est encore mis en avant aujourd'hui, sans aucune honte (comme quoi, ils nous prennent vraiment pour des ignares !!) « Paroles, paroles, paroles … » superbe chanson de Dalida.
Le magazine ADEME de septembre 2020 traite aussi de la biodiversité, mais je préfère le n° 137 de juillet 2020 qui promeut le tourisme durable. Pour moi, tourisme durable est un oxymore encore plus agressif que développement durable. L'article "Décryptage, Vers un tourisme plus durable" indique dès le début :
"Première destination touristique mondiale, la France est-elle en mesure de proposer une offre durable ?
Raphaël Chanellière : Notre pays accueille en moyenne chaque année 90 millions de visiteurs internationaux. Cela se traduit nécessairement par une pression sur les ressources naturelles, des émissions de gaz à effet de serre, des productions de déchets...."
Quelles que soient les propositions qu'ils développent ensuite, il n'est pas du tout question de réduire cette manne économique (7% du PIB). Pour moi, ce serait tellement plus simple de se limiter à 10 millions de touristes étrangers et à privilégier les touristes locaux.
ONERC rapport au 1° ministre 2018 « Des Solutions fondées sur la Nature pour s’adapter au changement climatique ».
CESE « Bilan de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages ».
Actu-Envir 11/2020 N° 407 Où en est-on de la Loi biodiversité ?
Tristesse sans fond ! Les Nimbys ont tous les pouvoirs, et abusent de celui de nous narguer en nous prenant pour des moins que rien.
Bruno