J’ai fini la lecture du livre de Monsieur Bruno David : « A l’aube de la 6° extinction ». Je le trouve excellent même si je ne suis pas d‘accord avec tout.
Notamment avec un des derniers passages et avis, page 195 sur la politique des petits pas. Monsieur David écrit « … tant que l’urgence ne nous aura pas rattrapé. En attendant, le changement doit arriver à passer par l’éducation et l’instruction, famille par famille... ». Je ne suis pas du tout d’accord avec cette politique des petits pas demandés à « tout un chacun ». Le tour de France cycliste se termine, avec des séquences présentées par Chloé Nabédian sur « La Biodiversité », alors que je trouve cet évènement sportif ni crédible ni légitime pour faire cette défense de la biodiversité. Voyons, les plus de 180 coureurs ne consomment pas d’essence mais pour chaque coureur, il doit bien y avoir sur l’ensemble de l’organisation 10 motos par sportif, 5 voitures par sportif, sans parler des bus, de toutes les installations le long des étapes, de la caravane publicitaire et de tous les déplacements des supporteurs. Le cumul doit être bien effrayant en surcharge environnementale et donc en destruction de la biodiversité. Je suis persuadé que l’équivalence de ces 3 semaines sportives correspond à une année d’absence de petits pas pour l’ensemble des français. Mais comme évènement sportif, il y a pire avec tous les sports mécaniques. Formule1, grand prix motos, des courses de 6H puis de 24H, tout simplement pour assouvir des égos survitaminés, alors avec tous ces abus, « allez vous faire foutre » avec vos demandes de petits pas aux français moyens et aux autres pauvres de la planète.
Tiens, j’enfonce le clou. Si d’un coup de baguette magique tous les européens arrêtaient de circuler en voiture, eh bien les américains en profiteraient immédiatement et au lieu d’avoir seulement quelques fous comme Elon Musk et Jeff Bezos , ils auraient au moins 300 « malades » milliardaires prêts à polluer la planète pour assouvir des envies d’espace. La crise de la biodiversité et la crise climatique ont comme périmètre l’intégralité de la planète et même de son espace aérien, et les solutions ne peuvent plus être que globales. Pas question qu’on fasse des efforts d’un coté pour que de l’autre on continue à profiter outrancièrement. Je suis pour que la planète et ses dérèglements climatiques s’appliquent en priorité avec leurs courroux sur les plus pollueurs. Il existe en théorie le principe pollueur/payeur, qu’attend-on pour le mettre en application ?
Le paragraphe « Vie quotidienne » page 41 m’a de suite fait penser au quotidien de Richard Branson, Elon Musk et Jeff Bezos. Monsieur David cite en exemple de vie quotidienne, les gestes banals de petits bouseux sans envergure mais qui prennent quand même une douche chaque matin. Combien de milliards de pauvres humains n’en prennent qu’une par mois ?
Page 170, j’ai super bien apprécié l’image de la tour Eiffel et son équilibre constitutif de l’assemblage de milliers de poutrelles et de rivets. Je trouve dommage qu’en image d’équilibre il n’ait pas proposé celle de la toupie qui arrive en bout de rotation par perte d’énergie (j’ai utilisé plusieurs fois cette symbolique dans mes blogs).
Enfin page 190, l’idée « Un dernier conseil pour la route, si je puis dire, il faut éviter de se défausser en arguant que le voisin se comporte mal. L’excuse souvent entendue : ’’les chinois le font alors ce n’est pas la peine que je me casse la tête’’ n’est pas un argument recevable. ». En disant cela, en quelque sorte il autorise les abus des principaux responsables, et cela est totalement irrecevable.
Au vu des conclusions de Bruno David dans la partie VI « Face à nous-mêmes », je préfère politiquement m’inspirer des convictions des rédacteurs du journal LaDécroissance.
Pour défendre la biodiversité et retarder l’aube de la 6° extinction, je demande l’exemplarité. Je suis prêt à réduire mon empreinte écologique de 50 %, si sans exception chaque être humain sur cette terre en fait autant et au même moment. Pour ainsi dire, utopie ultime !
Bruno