Je prône la décroissance mais pas la connerie. Projet d'interdire la circulation de diesel en 2024 et de véhicules à essence en 2030 dans Paris. Idéologiquement, en première lecture on doit être d'accord. Mais logiquement ? Commençons par l'obligation d'exemplarité, car si cette interdiction ne concernait que les voitures des particuliers, elle serait tellement discriminatoire qu'elle serait anticonstitutionnelle (règle d'équité).
Alors, comptabilisons tous les véhicules administratifs: les camions de pompiers, les ambulances, les voitures de polices, les voitures luxueuses des ministères, les véhicules de la poste, de la gendarmerie, les véhicules militaires, ceux de ramassages des ordures...Rien que cette liste impressionnante ne doit constituer que la moitié du parc des véhicules administratifs qui doivent devenir exemplaires, donc à énergie électrique. Transformons cette évolution de véhicules en coûts de fabrication, eux-mêmes en coûts environnementaux. Là, on obtient au moins 2 impossibilités : le coût pour la collectivité est impossible à assumer et la pollution écologique résultante de la fabrication exploserait le gain espéré en non-pollution. Sur le coût : le budget de la ville de Paris avoisine les 8 milliards ; prenons les pompiers les plus à même de voir maintenus leurs moyens d'interventions. Combien coûte un camion de pompiers ? Prenons un coût moyen assez bas de 100000€ (forum explicatif avec prix de 2008 !), et multiplions par environ 500 véhicules au vu des chiffres nationaux => budget 50 millions ; extrapolons à tous les autres véhicules administratifs, je parie qu'on atteint les 4 milliards. Même en revendant d'occasion les anciens véhicules 'pollueurs' aux régions de France (qui elles seraient incitées à polluer !), le financement serait inatteignable et pathétique. Et si on parlait de toute l'énergie électrique nécessaire pour assurer les déplacements de tous ces véhicules ?
Est-ce que tous les élus parisiens prendront un vélo ou les transports en commun ? Ce serait une obligation d'exemplarité qu'il faudrait suggérer dans la future consultation publique du nouveau plan climat. Je voudrais de plus savoir quel serait le pouvoir de la municipalité de Paris d'imposer son plan à tous les parisiens (gouvernement, parlement, président de la république ???). Quand on croise les convois de véhicules officiels toutes sirènes hurlantes et s'arrogeant tous les droits de circulation, voitures aux vitres noires à l'image de la mafia !, on peut largement douter d'une évolution exemplaire de ces « pourris » au pouvoir.
Allez, concluons que ce n'est qu'un message politique « À LA CON », qui sera vite démenti avant 2020, comme pour l'objectif au niveau national de baisser la part du nucléaire à 50 % en 2025 (actu-envir : « Nicolas Hulot confirme que la baisse du nucléaire à 50% ne sera pas atteinte en 2025 »).
Au vu des informations climatiques récentes (pollution atmosphérique en Inde et en Chine), orientons les réflexions de nos énarques sur des actions réellement efficaces, comme la lutte mondiale contre les paradis fiscaux, la prostitution de luxe, ou le pouvoir incommensurable des banquiers.
J'habite à Nanterre, je travaille à la Défense, je n'ai pas de voiture, mais ce ne sont pas des raisons suffisantes pour laisser la capitale décider de grosses conneries. Je prie tous les jours Gaïa pour qu'elle exprime son écœurement et qu'elle vomisse sur les humains tous les immondices qu'ils lui font avaler.
500 mesures pour le futur plan Climat de Paris et même pas une idée de Pareto !!! => esbroufe.
Bruno