LaRevueDurable N° 35

Suite de mon analyse où j'ai manqué de patience le 10/10/2009.

Alors je reprends presque au début avec le dossier « La machine climatique menace de s'emballer » qui indique les points de bascule = grosse inconnue !

J'estime que certains de ces points nous sont déjà passés sous le nez comme par exemple les interactions entre le Gulf-stream et les mouvements des plaques tectoniques (lequel accentue l'autre ou le modifie ?). Je m'appuie sur les paroles des anciens effrayés à chaque gros cataclysme de ne les avoir jamais connus aussi dévastateurs.

À 50 ans passés, je suis convaincu d'assister au grand cataclysme mondial. Alors je m'énerve un peu des prévisions pour 2100 et des calculs d'actions de demain pour sauver l'humanité à une date où tout nous est inconnu. Agissons pour sauver la terre dans 10 ou 20 ans, ou à l'inverse, précipitons le chaos pour décembre 2012 (ce que font les riches, manifestement, plutôt vieux que jeunes, et pensants « après moi le déluge »).

Dossier « Le climat au purgatoire »:

Génial le descriptif des +1° jusqu'à +3°.

Je rajouterai que tout écart de température agit sur tous les atomes. Les différentes structures moléculaires y résistent plus ou moins mais d'office accumulent des tensions. Et donc je pense qu'à +3°, le sol se dilatera comme l'eau (pour les non scientifiques voyageurs en train, le tac-tac-tac correspond au choc des roues sur l'écartement entre les rails prévu pour qu'ils se dilatent en chauffant sans mettre en péril leur alignement). Alors à +3°, les plaques tectoniques vont se déchainer => bonjour un nouvel Himalaya ! (Mark Lynas, 6° que va t'il se passer ?; je ne l'ai pas lu).

Bon, je passe à la critique franche.

Vous donnez la parole à Robert Watson (principal conseiller scientifique du ministère de l'environnement et des affaires agricoles et rurales du gouvernement britannique...). Il propose la réduction de la pauvreté; MAGNIFIQUE ! A t-il convaincu son ministre de tutelle de créer une loi pour supprimer les casinos, lieux de gaspillages et de débauches des richesses, honteux face à la misère présente jusque sous leurs fenêtres ?

Je déteste les personnalités politiques qui détiennent le pouvoir et disent aux autres: « IL FAUT.... ». Et là, vous produisez 5 pages de banalités impersonnelles (j'ai vraiment souffert de tout lire): le fait que...le défi consiste...il faudra s'adapter...il convient...il est nécessaire...il est essentiel...il importe...il est possible...il est impératif...il existe des solutions....

Où est le JE m'implique ??

Je ne demande pas de l'humilité mais des actes, comme Bill McKibben les pratique (page46).

Enfin, page 26, après ce verbiage indigeste, le dossier sur le projet bien réel 350.

D'entrée de jeu, je vous trouve trop optimistes: « À Copenhague, la communauté internationale devra s'accorder sur un objectif... ». Je ne les en crois pas capable. Ils sont bien plus prompts à se déclarer la guerre.

Quant au CO₂ et son cycle de vie de plus de 100 ans, j'estime sans être un scientifique que cette durée de vie est relative à son volume (comme un poisson isolé vit moins longtemps que le même au milieu de son banc). Si à 100ppm il vit 100 ans, je parie que des scientifiques démontreront dans quelques années qu'à 350ppm il vit 120 ans. Vous espérez « UN CHOC » pour revenir à 350 ppm, je crois que le dit « CHOC » sera fatal aux observateurs.

Tiens, page 28 vous raisonnez vous aussi avec l'indicateur PIB !

Nicholas Stern a très bien analysé la situation en 2006. Mais il n'est pas prophète. Peut-être qu'en décembre 2012, à l'occasion de l'extermination des hommes, certains l'en rendront responsable comme d'autres trouvent aujourd'hui avec des données actualisées qu'il avait sous évalué l'inaction.

Par contre, je suis immédiatement détracteur du tableau de McKinsey sur les potentiels de réduction de CO₂.

Pour au moins deux raisons:

- échelle des ordonnées = coût de réduction

Négative jusqu'à -90 pour le passage des ampoules à incandescence aux LED => totalement utopique. Si d'une action en force cet échange était réalisé, combien de LED faudrait-il produire/transporter pour combien de pollution, sans compter le traitement/recyclage des vieilles ampoules => AUCUNE VISION GLOBALE

- et c'est pire pour les voitures hybrides classées aussi à -30 ! Quelle pollution engendrée pour la fabrication des batteries au lithium ? Quelle pollution engendrée par ces batteries en fin de vie ?

Et en plus le graphique est CON. L'échelle des abscisses correspond au potentiel de réduction. Le changement des ampoules par des LED rapporterait 0,001 => à quoi bon s'en préoccuper par rapport aux CSC centrales au gaz existantes à 38 de potentiel (Giga tonnes CO₂ eq par an) !

Il me semble que quand vous parlez des voitures hybrides « 40% des nouvelles voitures vendues en 2030 seraient hybrides », personne et même vous n'a imaginé le BOOM de la commercialisation des voitures à air comprimé de Guy Nègre, PDG de MDI. Un comble, pour LaRevueDurable à corriger dès le prochain numéro.

Et quelle honte d'écrire « D'une manière générale, quelque 70% des marges de réductions que le rapport identifie se trouvent dans les pays en développement ». La production de ces pays est dictée par les besoins des riches et ne suffit même pas à les nourrir décemment. McKinsey et company n'a surement pas lu « Comment les riches détruisent la planète » de Hervé Kempf.

Les pages 30 et 31 confortent mon opinion; ce McKinsey est un NIMBY de première ! « Moins de 1% du PIB mondial » puéril et désobligeant même, pour Nicholas Stern et le GIEC. Attendez donc la fin du congrès de Copenhague pour réevaluer ce chiffre plutôt proche de 10%.

Vous êtes tous nuls avec vos 4% de PIB. D'abord est-ce un PIB constant ou relatif ? Et que savez-vous du PIB de 2020 ?

Page 32 vous commencez par énumérer une liste d'actions à promouvoir, que vous qualifiez de longue sans citer la principale à mon sens « La primauté du mode de vie des riches sur la dégradation généralisée » et vous focalisez sur le CO₂ => s'attaquer au problème en oubliant la source = voué à l'échec.

Page 34 Alain Grandjean a certainement de bonnes idées. Mais ce « polytechnicien docteur en économie de l'environnement » côtoie la haute finance. Dans l'interview, LRD comme lui, vous ne parlez que de FRIC. Monsieur propose des dispositions pour sauvegarder l'économie telle qu'elle est. Surtout ne pas brusquer les riches. Mais la terre ne fera aucune distinction entre riches et pauvres quand elle noiera toutes les économies sous des tonnes d'eau (les 2 économies: celle des bas de laines des particuliers et la macro celle des états). Je rigole avec le système des ventes aux enchères, les riches passeront des accords entre-eux, sans qu'on puisse les accuser de magouilles. Alors que Monsieur Grandjean indique: « on vient de découvrir des fraudes dans le marché des quotas européens. » !

Page 38 Copenhague, échec prévu.

Imaginez donc ! Instaurer une rigueur économique juste avant les fêtes de Noël et les vacances d'hiver. Les délégués des 192 pays n'auront pas la concentration nécessaire.

Quand alors ?

Ce n'est pas une question de dates mais de représentants. Les pauvres ne fêteront pas Noël et n'iront pas aux sports d'hiver ! L'avenir de la planète décidé par les riches sera toujours un avenir court terme et mortel. D'ailleurs l'article est parfait pour expliquer ce qui se trame: « Money, money, money...de l'avis unanime des observateurs, le principal obstacle est facile à identifier: c'est l'argent ». En prévoyant la sortie en salle du film 2012, combien pensez-vous qu'il compte rapporter d'argent ? Un MAX et peut-être qu'il en restera un peu pour Copenhague.

Et même les chinois ne cachent pas leur bel oxymore: Hilary McMahon dit d'eux « Ils savent que le changement climatique peut détruire leur croissance. Or leur développement économique est leur priorité ». Elle dit plus loin à propos du sénat américain et l'attente de son vote de la loi du marché des quotas de CO₂: « Il faut malgré tout trouver le moyen de ne pas exclure les U.S. ». Comme on sait aujourd'hui (par rapport à la date de rédaction de la revue début septembre) que le sénat américain n'a pas voté cette loi, pour impliquer les USA, il ne reste plus que la solution de leur déclarer la guerre. Et cela se fera à l'ultimatum de la conférence de Copenhague « Chaque pays agit selon ses contingences politiques. Chaque président se pose comme un leader national, observe Saleemul Huq. Il faut qu'un grand pays affiche son leadership au monde, clame t-il. A son avis, l'accord se conclura durant la dernière nuit à Copenhague entre Barack Obama et Hu Xintao ». Quel dénouement !

Puis, « Vues mondiales sur le réchauffement global (World Wide Views) ». Magnifique projet (j'ai passé de nombreuses heures sur le site), mais pas encore un « modèle de démocratie » puisque j'en suis exclu (du moins je l'étais le 26 septembre).

Et enfin page 46 du concret, du bon concret avec tous les détails du projet 350. Bravo Bill McKibben. Une idée fera du bruit « idée des églises qui sonneront 350 fois le 24 octobre. Cela n'est pas trop politique, symboliquement très fort, attire beaucoup l'attention et pousse leurs membres à se former sur le sujet. Jadis, aux USA, en cas d'incendie, on sonnait les cloches des églises pour lancer l'alerte. Or, aujourd'hui, la planète brûle. ». Au cours de l'interview, à votre remarque sur les propositions ridicules des délégations des USA et du Japon, Bill a répondu « Jusqu'à présent la situation est très déprimante. ». Je compatis, surtout quand il se remet en question « à un certain niveau, c'est donc de notre faute, pas de la leur. Si nous voulons qu'ils changent, nous devons construire un mouvement tel que nous pourrons exiger un changement. ». J'abonde dans ce constat, malheureusement en pensant que les grands changements humains furent toujours le résultat de guerres. Je regrette qu'il ne vise pas les riches comme cible prioritaire avant les états, même avec sa conclusion « les jeux seront faits ».

Page 51 propose d'agir « Prenez un jour pour changer le monde. Guide pour monter une action 350 ».

J'ai donné une ½ journée le 24 octobre. L'isolement que j'ai ressenti dans l'action m'a abaissé un peu plus le moral, même si: « Et puis, le but, le 24 octobre, n'est pas de réaliser un exploit en organisant une manifestation monstre, mais de passer un moment intense et convivial avec ceux et celles qui, quel que soit leur nombre, estiment que prendre une journée pour changer le monde n'a rien d'excessif. ».

Bravo pour les liens internet et les actions de communication, page 54

tik-tak-tik-tak The Age of Stupid traqueurs du climat

- belle synthèse et rhétorique page 55. Mais puisque vous écrivez « L'espoir est pourtant tout de même permis... », merci de m'expliquer ce que représente en pollution les derniers attentats au Pakistan et en Afghanistan ? Avec le stock d'armes existantes sur terre... la fusée ARES....Oasis of the seas....Grand Prix F1 à Abu Dahi..... l'empreinte écologique humaine ne permet aucun espoir!

Mes trois seuls exemples me permettent de vous trouver un peu prétentieux quand vous concluez avec votre espoir d'un monde meilleur.

Ma référence aux attentats constitue une belle transition pour votre dernier dossier: « Mettre fin à la guerre, une recette; par Robert Hinde ».

HUMM ! Son introduction implique un « maître du monde, maître des humains ». Qu'il propose le poste à Sarkozy, celui-ci en rêve depuis toujours. Quant à la recette, elle est honnête car inexistante puisque constat est fait que le fondement de l'humain est la guerre (traditionnelle, religieuse, éducative).

Que pensez-vous du rapport de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN ? (037 STC 09 F changement climatique et sécurité nationale) site trouvé en cherchant les points de bascule.

OUF, vous m'avez fortement inspiré. Je vous ai lu et relu, j'ai consulté de nombreux sites internet. Et dire que dès la semaine prochaine, je passe à GreenBusiness N°3.

Bruno