Emission « Pièces à conviction N° 72 » passée hier soir sur France3.
Mail Communiqué FNE reçu hier après-midi:
« Emission « rayonnante » ce soir sur France 3
Emission « rayonnante » ce soir sur France 3 : Uranium, le scandale de la France contaminée. L'émission mensuelle Pièces à convictions diffuse un reportage sur le devenir des anciennes mines d'uranium françaises.
La France a exploité plus de 200 mines d'uranium jusqu'en 2001. Ainsi, des déchets radioactifs extrêmement dangereux ont été disséminés dans tout le pays, et ce sans mesures de protection.
Que sont devenus ces déchets des mines ? L'Etat a-t-il alerté les riverains des dangers ?
La fédération France Nature Environnement vous invite à suivre cette émission "radioactive" qui a fait l'objet d'une saisine du CSA par AREVA qui voulait la censurer.
FNE a été partie prenante sur le sujet, et est pleinement concernée que ce soit par rapport à la prévention santé-environnement ou au devenir des sites pollués. Des actions contentieuses ont été menées par des associations membres de FNE. Certains de leurs représentants, qui se sont largement impliqués pour que le scandale cesse, ont pu s'exprimer dans le cadre du reportage diffusé ce soir à 20h30. »
Je ne suis pas un expert du nucléaire, je ne fais ce message que pour relater à l'occasion du scandale révélé par l'émission, mon vécu en stage en 2007/2008. J'ai interrompu mon stage au milieu de la formation, me sentant en danger de radioactivité et sans considération de la part du directeur de l'établissement ni du responsable de la formation au CESI.
Cet établissement, le Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Toulouse, m'a été proposé par le CESI sans aucune connaissance des lieux et des conditions de vie et de sécurité.
Dès le soir de ma première visite au LRPC, j'informais tous mes collègues de stage du risque radioactif rencontré.
Ayant accepté le stage pour son thème de préparation à la certification ISO 14001, je n'imaginais pas les risques réels. Au bout de quelques mois, j'en ai fait part au responsable du CESI, sans tout révéler car j'estimais cela confidentiel. Il m'a conseillé d'adresser au directeur un rapport d'étonnement.
Je reporte ici les paragraphes parlant des sources radioactives, extraits des 6 pages du rapport.
Sans réaction j'ai décidé un mois plus tard de quitter les lieux.
« Objet : rapport d’étonnement
Monsieur le Directeur,
Je tiens à vous faire part de mon « étonnement » sur plusieurs points de l'activité du laboratoire. Comprenez bien que je m'attache uniquement à des remarques sur l'organisation. Si je cite des personnes, elles ne sont nullement visées en tant que telles. Je vous transmets ces ressentis, à froid, après quinze jours passés en formation au CESI, à apprendre entre autre la réglementation sur la sécurité. Je vous les propose avec les quatre paragraphes suivants :
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CONTEXTE
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LES FAITS
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LES POINTS POSITIFS
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MES SUGGESTIONS
1) CONTEXTE
Vous m’avez reçu courant novembre, avec votre responsable qualité Monsieur RQ. Vous m’avez fait confiance pour vous accompagner dans votre projet de certification ISO 14001, en tant que stagiaire en formation en alternance. Dans la fiche de mission, vous avez défini deux tâches principales :
- m'investir, dans le cadre de la formation, sur les aspects techniques ou réglementaires, et m'intéresser aux modes de fonctionnement et domaines de compétences du laboratoire.
- apporter un appui technique et méthodologique, sur la durée des 10 mois de formation., car nous estimons que la composante temporelle est importante pour emporter l'adhésion de l'ensemble des salariés.
Vous avez nommé Madame ARCHIVE Chef de Projet ISO 14001. Elle s’occupe déjà du service « Formation, Archives, Documentation ».
J’ai effectué une première période d’alternance au laboratoire du 3 au 21 décembre 2007, une deuxième du 21 janvier au 15 février. La troisième débute ce lundi 3 mars et durera jusqu'au 28 mars.
2) LES FAITS
- Lors de notre première entrevue en novembre en fin de journée, je vous ai demandé en partant si l’on pouvait me faire visiter rapidement les locaux, ce que Monsieur RQ responsable qualité a accepté avec votre assentiment. Lors de cette visite tardive et en l’absence de la plupart des employés, nous sommes passés devant le local du banc gamma, sources radioactives. La pièce était allumée, porte ouverte clé sur la porte et personne alentour. Monsieur RQ a réagit prestement en fermant le local et en me signifiant que ce n’était pas normal. Mais il m’a proposé de continuer la visite en laissant la clé sur la porte, alors que je m’en inquiétais. Il ne pouvait pas fermer estimant qu’un technicien devait y travailler et il m’a rassuré en prévoyant de passer fermer dès la visite finie. Je ne sais si cet incident a été consigné.
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- mon premier travail a consisté à rechercher le NON classement ICPE (Installation Classée pour la Protection de l'environnement). Ceci est une exigence pour la norme ISO 14001, mais pas pour l’ISO 9001. J’ai pu étudier le dossier archive détenu par Monsieur RQ, concernant l'arrêté préfectoral pour les sources radioactives. Ce dossier n’est pas maîtrisé. Aujourd'hui, le laboratoire ne serait plus en conditions de classement, mais il manque d'après moi le document préfectoral officiel le prouvant (du moins Monsieur RQ n'a pu me le montrer). Nous avons du rechercher une trace administrative de non paiement de taxe ICPE.
- lors de mes rencontres avec les agents, pour un premier aperçu de leur environnement de travail, plusieurs problèmes m'ont été relatés. Le plus critique à mon sens concerne l'agent de l'atelier. Je l'ai écouté à plusieurs reprises, je n'ai pour l'instant que sa version de son état de santé aggravé. Cet agent occupe quand même un poste clé avec la fonction de gardien du site et d'un peu technicien d'entretien. Je positionne mon avis par rapport à la mission, c'est à dire l'environnement et la sécurité.
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- toujours dans l'intranet, les données qualité du dossier « Hygiène et sécurité » m'interpellent: le fichier d'avancement du plan de prévention des risques date du premier trimestre 2007 avec de nombreuses actions en rouge mais aucune prévision pour 2008. Le fichier de suivi des accidents du travail s'arrête à 2006. Même en 2005 avec 0 accident partout, le fichier semblait actualisé. Et pourtant l'intranet n'est pas oublié totalement. Je viens de consulter une note très récente puisque datant du 29 février dernier et concernant le dispositif de télésurveillance du laboratoire et ses procédures et horaires d'accès. Le document d'habilitation des personnels pour le transport des sources radioactives date du 28 février 2007 avec une validité maximale de 1 an, mais il est indiqué que l'autorisation DGSNR n'est valable que jusqu'au 24/06/2007. Je vous rappelle que ce document est de votre responsabilité.
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- j'ai enregistré des inquiétudes du personnel sur le risque radioactif du banc gamma, surtout quand un équipement de contrôle/sécurité s'est avéré déréglé ou inopérant par défaut d'alimentation par ses batteries internes. Je pense qu'il y a eu une réaction sérieuse sur ce problème mais seulement une action corrective et pas d'action préventive. Je rappelle que les faits que je relève sont de ma propre perception. Je ne suis pas au courant de tout. Sauf qu'en démarche d'audit de certification, ces faits peuvent remonter et générer des Non Conformités.
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- mon étonnement aussi provient de l'étude des archives et du manque de documents sur les constructions récentes. Les plans n'indiquent pas le dernier local construit: l'ASCEE attenant à BPOA. De même l'ancien local des sources radioactives, devenu nouveau local BPOA mais dont les murs auraient pu conserver de la radioactivité, et m'a t'on dit lors de leur destruction directement mis dans les fondations.
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- tout cela s'ajoute à la gestion de ce projet, prévu sur six mois, uniquement pour obtenir un état des lieux (même exhaustif). Je conçois que l'activité de Madame ARCHIVE, chef de projet ISO 14001, soit déjà bien chargée, mais je réagis par rapport à ce que j'apprends depuis quelques mois au CESI. Les difficultés sont bien réelles, l'ampleur de la tâche souvent insoupçonnée. Mon rôle consiste à vous alerter sur l'adéquation des moyens et de l'ambition affichée...... »
Je rajouterai à ma satisfaction de m'être écarté de ce danger, le rejet de la plus haute hiérarchie dont je dépendais: le LRPC dépend du réseau des CETE et donc du MEEDDAT de Jean-Louis Borloo, le chef suprême étant Nicolas Sarkozy.
HONTE SUR LUI ET LA SOCIETE AREVA.
Bruno