Découverte de SOCIALTER et de son hors-série « ET SI TOUT S’EFFONDRAIT ? ». Et voici, la collapsologie a enfanté la collapsosophie. Pablo Servigné est le premier interviewé « Vous forgez dans le dernier livre le terme de ’’collapsosophie’’ ou sagesse de l’effondrement. Quelle serait-elle ? »
À la fin de l’interview, on l’interroge sur son pessimisme/optimisme. Sa réponse m’interpelle : « le pessimiste ’’plus’’, de son coté, a bien conscience des mauvaises nouvelles et se prépare, tandis que le pessimisme ’’moins’’ , c’est un boulet, car il est toxique. C’est le ’’tout est foutu’’ et, d’un point de vue éthique, c’est inacceptable. ». Comme je me situe fortement dans cette posture du « tout est foutu », je n’accepte pas sa vision. Et je lui demande ainsi qu’à tous les autres penseurs de +50 ans de se remémorer leurs vies à 15 ans et de l’extrapoler aux ados de 15 ans d’aujourd’hui. Quelle éthique peut s’arroger le droit de leur imposer un avenir différent de celui de leurs aînés ?
Et si ces savants auteurs allaient plus loin et plus fort dans leurs études ? Les bas de page de l’interview sont agrémentées de textes de penseurs décédés : William Stanley-Jevons, Aldous Huxley, Simone Weil, Ernst F. Schumacher, Nicholas Georgescu-Roegen, Murray Bockchin, Cornélius Castoriadis, Jaime Semprun et André Gorz. Hé bien, étudions la vie de toutes ces personnes quand elles avaient 15 ans, pour peut-être comprendre leurs nostalgies de ces temps et leurs envies de décroissances appliquées à tous pour sauvegarder l’environnement de leurs souvenirs. Ils seraient bien obligés de conclure que « tout est foutu », dès lors que quiconque est incapable d’agir adolescent en fonction de sa future vieillesse.
Je ne prône plus la décroissance, je constate que la jeunesse de 15 à 25 ans a énormément envie de s’éclater, comme ses prédécesseurs, et tant pis si les vieux en pâtiront. Mon éthique me dicte de laisser aux jeunes les mêmes libertés, loisirs et jouissances que j’ai pu connaître à leur âge. Et cela me fait donc conclure que « tout est foutu » depuis bien longtemps, depuis bien avant ma naissance, depuis la fin de la 2° guerre mondiale. Le monde est un échiquier où la partie n’est pas finie et où les coups des belligérants doivent aboutir à terrasser le roi adverse.
Merci Yves Cochet, je me retrouve bien dans vos explications, vos analyses et sentiments (institut momentum). L’article suivant de l’équipe de Mr Mondialisation m’inspire un parallèle qu’ils n’ont fait que suggérer. Avec les «... projets de transhumanistes, dans l’espoir de délivrer les êtres humains – ou plutôt une très infime partie d’entre-eux – de leurs limites biologiques. Le succès de leurs recherches est bien incertain. Ce qui cependant est sûr, c’est qu’elles laissent entrevoir de nouvelles inégalités, car les technologies développées dans ce contexte promettent d’être plus exclusives que jamais puisqu’elles doivent permettre aux privilégiés de laisser le reste de l’humanité derrière.». Le parallèle, avec des effets sociaux des milliards de fois plus puissants, provient d’un retour aux temps des pharaons qui ont fait construire des pyramides millénaires et se sont fait embaumer en quête de résurrection. Est-ce que l’histoire a retenu la vie des esclaves et des sous-fifres ? Combien y a t-il de pharaons à notre époque ? Une petite centaine ?
Ensuite, superbe article « rapport sur les signaux de l’effondrement ». Avec un chiffre sur la biodiversité « -75 % de populations d’insectes volants en Europe » et « l’effet pare-brise ». Les jeunes de 20 ans d’aujourd’hui qui sortent la nuit ne peuvent pas imaginer quand leurs parents sortaient dans les années 80 que les phares de voitures étaient maculés de moustiques et insectes écrasés sur toute la face des voitures, en a peine 10 minutes et quelques kilomètres. À tel point que les magasins d’accessoires auto vendaient des démoustiqueurs à gogo et même des cires à appliquer avant les sorties pour décoller plus facilement les cadavres.
« Une partie des élites est atteinte du syndrome du Titanic », dans cet article il est dit que « les 10 % les plus riches de la planète sont responsables de 43 % des émissions ». Pour ces chiffres, j’aurais pris Pareto et sa règle des 20/80.
L'humanité piégée ? (Adrastia) « Contrainte universelle de la compétition pour l'existence. » Tiens ? Universelle me fait penser aux ovnis et aux extraterrestres. Qu'en pensent les collapsologues ? Sont-ils observateurs/sauveurs ou calculateurs/pilleurs ? « Le constat est massif : absolument tout le monde est en échec sur la question environnementale. ». HUMMM, un petit peu enfoiré qui n'a pas lu les autres articles en préparation du magazine comme celui page 24 des chiffres qui donne « empreinte américain 4,97 planète ; empreinte haïtien 0,4 planète ». Tout le monde n'est pas responsable de la même manière et donc en échec de façon différente.
Les articles suivant commencent à m'énerver, l'interviewer essai toujours de finir sur une note d'optimisme et personne ne propose comme solution de s'inspirer de Pareto (20 % des plus riches produisent 80 % des dérèglements climatiques).
L'article d'étude des civilisations antérieures effondrées me plaît pour sa dernière citation « L'unité de l'humanité signifie : personne ne peut s'échapper nulle part » écrit en 1986 par Milan Kundera.
L'article suivant me désole un peu. « Survivre à l'anthropocène » me semble une publication purement politique, et cela semble normal puisque l'auteur est diplômé de Sciences-Po. Quand on s'oriente dans ce genre d'études, on vise d'après moi l'élite, pour au moins 50 % de motivation de profiter ensuite du système plus que les pinioufs du bas de l'échelle. En plus, je n'adhère pas du tout au trip de l'auteur sur le thème de l'accumulation depuis des siècles. Je ne pige pas du tout les sacrifices humains comme rites de régulation. D'après-moi, tous ces étudiants de Sciences-Po doivent trouver un trip ''le plus porteur et le plus original et démarqueur possible'', même sans conviction profonde...
Le présentisme, c'est savant et encore rédigé par une étudiante de Sciences-Po. Mais il me convient mieux que le précédent : «...l'effondrement devrait avoir lieu entre 2020 et 2050 » d'après des militants écologiques.
Le convivialisme, enfin une lueur d'espoir, merci Monsieur Alain Caillé (MAUSS). « ...pléonoxie, forme particulière de l'hubris correspondant au désir de gagner toujours plus d'argent. Le capitalisme rentier et spéculatif, qui domine depuis une trentaine d'années, est l'expression par excellence de cette hubris. ».
Scénario biorégion 2050, triste utopie ! Que fait l'auteur du tourisme de masse, des aéroports, des services essentiels comme les pompiers ? Des pompiers à vélo !? Même pas puéril, tout simplement débile et la société n'évitera pas l'effondrement avec des idées de biorégion autarciques. NON Mais …. s'ensuit une liste d'utopistes de tous poils, comme sortir de l'anthropocentrisme avec une série télévisée ! La télé et sa pub, symbole de la décadence suprême de notre société. Prétendre combattre la connerie par la bêtise ! Mais c'est pire que tout, c'est justement précipiter l'effondrement en accentuant la connerie.
Belle collection Anthropocène en 4° de couverture.
En parallèle de la lecture de ce magazine, conclusion de la COP24. « ...Nous sommes lucides, beaucoup reste à accomplir. Mais nous sommes déterminés : dans un contexte difficile, alors que certains ne cachaient pas leur scepticisme, nous avons tenu bon ; en cela, cet accord constitue une victoire du multilatéralisme sur l’isolationnisme ; plus que tout, nous avons rappelé que face à l’urgence climatique, nous ne faiblirons jamais. a déclaré François de Rugy. ». Bla-bla-bla, il est où le pognon ? Tiens le Brésil qui devait organiser la COP25 s’est désisté face au coût de 100 millions de dollars, résultat ce sera le Chili mais financé par qui ??
Des projets à la tonne, en veux-tu, en voila : FREC (Mode d’emploi pour mettre en œuvre la feuille de route économie circulaire). On y découvre le si long temps d’étude avant de décider de faire quelque chose de concret ! (page 15 du guide : boite à outils, 2016 enjeux globaux => 2017 « rapport du Gouvernement au Parlement sur l’opportunité de l’extension de la durée de garantie » => 2018 benchmark international).
Et en toute autre parallèle, le 18 décembre « journée internationale des migrants » relatée par la lettre numéro spécial de l’ODDyssée vers 2030. Dans ces ODDs, les pauvres migrants ne sont pas oubliés puisqu’il est prévu de « ne laisser personne de côté ». PFFF, c’est écrit pour ne pas être oublié car cela semble une belle évidence que c’est inéluctable. Hop-hop-hop, dans cette lettre des ODDs spéciale migrants, il y a un article qui informe de « La rosace mise au point par Overseas Development Institute (ODI), un think tank mondial indépendant, fournit plus d’explications sur l'importance des questions migratoires dans la réussite de l'Agenda 2030. En cliquant sur l'un des douze thèmes proposés (genre, santé, urbanisation, technologie etc), l'outil affiche les ODD les plus concernés par la migration dans le cadre du thème choisi. », je trouve cette performance informatique digne du gadget et du gaspillage habituel de notre société (cette énergie d’ingénieur informaticien aurait du être mieux exploitée, et bien sûr au service des pays pauvres fournisseurs de migrants), on joue plus à faire bouger les sphères qu’à chercher des solutions aux ODDs. L’article suivant dans cette lettre fait l’apanage de l’accord de Marrakech du 10 décembre, mais comment rester aussi ’’dupe’’ quand tant d’opposants politiques décodent cet accord honteux ? (Nicolas Dupont-Aignan).
L'effondrement est imprévisible, demandez au président s'il a une date en prévision en 2019 pour faire taire Benalla qui détient assurément des anecdotes croustillantes (les histoires des suicides d'anciens ministres doivent le faire cogiter …).
Bruno