Photo de couverture de 20Minutes du lundi 3 décembre, un ciel de Paris voilé et enfumé par deux énormes projections de cheminées d’usines et un texte en gros par dessus : « Une lueur d’espoir ? ».
J’aime cet humour noir qui décrète qu’on n’est pas dupe d’être pris pour des cons. La COP24 débute ce même lundi. Cnews s’essaie aussi à l’humour avec un titre de dossier « Un climat tendu ». Ils me font rire jaune ces magazines gratuits, remplis à 50 % de publicités vantant des loisirs de luxe (croisières et voyages à l’autre bout du monde) et des objets multimédia high-tech. La COP24 doit accueillir environ 20000 personnes et l’article du Monde qui indique ce chiffre signale aussi des avis de démobilisation. Je suppose que ces 20000 hauts cadres, tous équipés de manière excédentaire en joujoux high-tech, ne veulent pas d’une nano réduction de leurs mirifiques avantages. Il sera question de gros sous. Je suggère que ces 20000 personnes montrent l’exemple et donnent au pot commun un mois de leur salaire avec un système d’abondement de leur pays qui donnerait 100 fois plus. Une bonne moyenne de salaire mensuel à 10000€, cela ferait au moins 20 milliards qui s’ajouteraient à d’autres sommes envisagées (hypothétiques pour l’instant ces belles sommes ; donner un mois de salaire direct serait indiscutable). Au moins, ces beaux parleurs « joindraient le geste à la parole » et gagneraient en crédibilité. Néanmoins, cela ne réglerait pas le problème fondamental à la base de tout, les inégalités économiques. Tant que le système capitaliste sera aux commandes, le chaos climatique sera une menace inévitable. Plutôt que d’imposer un plafond de revenus annuels par exemple à 500000€, ce serait plus efficace pour le climat de limiter la différence de moyens à 1000 ; si un pauvre peut vivre avec 1€/jour, un riche ne devrait pas se plaindre en ayant 1000 fois plus. Et si l’humanité décidait qu’un habitant doit avoir au moins 10€/jour, le plus riche de tous pourrait quand même avoir 10000€/jour. Mais il faudra quand même associer ce ’’pouvoir’’ de survivre du pauvre à une certaine décence, pas question de crever la gueule ouverte. Je n’invente rien, nos pontes des ministères savent bien le fond des choses. D’ailleurs, « Le gouvernement présente le Pacte de croissance de l’Économie Sociale et Solidaire » avec de beaux arguments mais un triste constat : les entreprises de l’ESS ne représentent que « 10% du PIB en France ». Au lieu d’un pacte blabla en 3 axes, il suffirait d’inverser en un seul acte le poids de ce secteur. Lui attribuer tous les gains et les dividendes du CAC40 (rapport Oxfam) pour qu’il atteigne les 90 % de référence de l’économie.
HUMMM ! Éclair de génie utopique. Le système capitaliste est indéboulonnable, le climataclysme est inéluctable. 15 jours de COP24 et vous verrez que la marche en avant du Titanic ne sera pas remise en cause.
Rigolons tant qu’il est temps, amusons-nous, abusons allègrement des bienfaits de notre planète, Noël approche. « il nous reste une dizaine d’années pour agir » lance Isabelle Autissier, présidente de WWF France.
Bruno