Merci ARTE de leur donner l'occasion de butiner nos neurones.
Ce sujet m'importe beaucoup, et j'en parle autour de moi.
Je n'ai pas vu l'émission, car j'assistais à une réunion publique sur le SCOT toulousain.
Le SCOT traite d'urbanisme dans son ensemble: logements, infrastructures routières et rails, équipements publics.... mais aussi les zones vertes et les surfaces agricoles.
Sans être apiculteur, j'imagine qu'il existe des abeilles « sauvages ».
Mais d'où qu'elles viennent, je pense qu'elles doivent être perturbées par toutes les modifications d'urbanisme (je pense au Cancéropôle et l'ex AZF), la pollution aérienne dû aux engins de travaux publics, mais aussi par toute l'agressivité humaine envers les insectes et tout le règne animal (attention je ne suis pas défenseur militant acharné, je peste beaucoup contre les fourmis).
Nous sommes, humains, toujours plus nombreux, toujours plus voraces en tout, toujours plus pollueurs partout, toujours plus irresponsables face à Dame Nature.
Notre hégémonie a atteint son « pic-oil »( ou point de non retour), impossible de faire marche arrière, nous éradiquons toutes les autres espèces vivantes. Avant de disparaître nous aussi, peu de temps après les abeilles, nous n'aurons plus d'autre choix que de nous manger nous-mêmes (3° guerre mondiale, et dernière !).
J'ai un souvenir marquant de l'existence des abeilles. Les premiers jours de juillet 1977, vers 9H du matin, je suis arrivé à la station de télévision du pic de Nore, au dessus de Mazamet. C'était le premier vrai jour de beau temps et de plein soleil sur le site. Quelques centaines de mètres avant d'arriver à la station, nous avions émergé du brouillard morose qui entourait la montagne depuis la ville et la vallée. En plein soleil, entourés de jeunets en fleurs magnifiquement parfumés, c'était un autre monde. Nous ne longions plus la rivière et les usines à touche-touche qui tannaient les peaux de bêtes pour préparer les cuirs pour les humains, ganteries de Mazamet réputées mais quelle PUANTEUR !!
Le temps de sortir de voiture et courir 5 mètres pour rejoindre le bâtiment, nous avions une vingtaine d'abeilles sur nous ! L'air en était rempli. Elles étaient saoules de soleil et n'ont piqué personne. Le fait d'entrer et sortir en faisait rentrer plusieurs centaines dans les locaux. Aux alentours de midi, à l'extérieur, elles s'étaient dispersées, mais il y en avait bien une cinquantaine de prisonnières dans le bâtiment, sur chaque vitre ! Elles couvraient la moitié de la surface des grandes vitres des escaliers, les fenêtres non ouvrables les piégeaient sans merci. Je ne suis pas resté l'après-midi. Je crois que les employés prévoyaient d'en tuer plusieurs milliers (c'est immense un relais de télévision, 50 mètres de coté, 20 mètres de haut, au moins). Je n'ai jamais vu autant d'abeilles. Dans les escaliers, nous passions tout doucement et le plus loin possible des abeilles, on les sentait bien en colère.
Qu'elle inhumanité de faire des abeilles pollinisatrices les pourvoyeuses de notre miel, de prendre le « fruit » de leur travail, et donc d'en faire nos esclaves tout en limitant leur expansion. Même un gros buzzz sur internet ou à la télé ne nous dédouanera pas de cette connerie, et je comprendrai parfaitement qu'elles décident de ne plus vivre l'enfer pour maintenir notre « putain de paradis de paillettes ».
J'aurais bien rejoint la communauté Spipoll (Suivi Photographique des Insectes POLLinisateurs) , mais l'acronyme PEOPLE et l'idée d'être « paparazzi des insectes » me rebute. Je leur attribue un carton rouge pour leur acceptation de la déviance humaine responsable de tout, le luxe et la luxure.
Bruno