Voter sans honte, et publiquement

La lecture de la tribune politique du journal n° 30 de la région Occitanie m’a soulevé le cœur, ils sont trop parfaits. Surtout après le documentaire lundi soir sur France5 « Vert de rage » et l’usine de traitement d’uranium à Narbonne.

Alors je me suis dit qu’il y en a marre de ces politiciens à langue de bois dur.

Je sais reconnaître et apprécier l’honnêteté, je sais encore plus détecter la malhonnêteté, la médisance, le manque de franchise et le calcul politique. Alors je les déteste.

J’ai une proposition politique pour les élections : s’inspirer de l’information publique des parrainages pour les candidats pour décréter que les votes de tous les électeurs ne seront plus à bulletin secret. Et j’irais voter avec beaucoup plus d’entrain si je devais affirmer haut et fort, devant les élus en charge de recueillir les votes, le nom de celui ou celle que je trouverais le plus digne de confiance.

Imaginez qu’un système d’enregistrement en temps réel soit instauré, il n’y a d’après moi aucune impossibilité informatique (j’ai déjà pratiqué ce système d’enregistrement électronique des votes lors des assemblées générales des actionnaires de France-Télécom en 1998 et 1999). On se présenterait devant le président du bureau de vote, et après avoir validé sa capacité à voter (on peut tout-à-fait concevoir des procurations), on annonce à haute voix notre choix qui est immédiatement retranscris dans plusieurs compteurs affichés publiquement (pour les muets on prévoit un système avec bouton). Le président de séance ouvre la validation du vote, le vote est acté et vérifié par l’incrémentation de +1 du compteur des votants, le président referme la validation du vote en attendant l’électeur suivant. Un compteur pour les voix du bureau où l’on est inscrit, d’autres compteurs pour la commune, le département, la région et la nation ( % votants/exprimés et scores des candidats immédiats car transmis électroniquement). Plus besoin de dépouillements, et le résultat est connu à 20H00. Et si un scrutateur a tout d’un coup un doute (un hackeur qui glisserait 1000 voix d’un coup sur un compteur national), on fait une pause de quelques minutes et on peut vérifier presque manuellement car le compteur d’enregistrement du bureau est doublé avec un hors web et donc inatteignable pour être falsifié (ce ne sera jamais fiable à 100 %, il y aura toujours un chien qui arrivera à voter à la place de son maître, la triche sera toujours possible au niveau de l’inscription de l’électeur).

La nation ferait une exceptionnelle économie de papier, de temps de dépouillement, de risque de triche, de procès après élection. Évidemment, avec les résultats en continu, à l’approche de l’heure fatidique de fin du vote, les partis politiques seraient en ébullition pour inciter leurs sympathisants à aller voter pour espérer changer la donne. Le stress d’arriver trop tard ferait qu’il ne resterait que les indécis et qu’on atteindrait royalement minimum les 90 % de votants.

On gagnerait surtout à avoir des élus légitimes, même si c’est à quelques voix près. Alors qu’aujourd’hui le système anonyme incite à s’exclure de la magouille qui passe par le dégoût que ces parvenus déclenchent chez les citoyens.

Je crois, avec l’ambiance politique pour les prochaines élections présidentielle et députés, que ma proposition ne devrait choquer qu’une infime minorité. Sentir un tel rejet du candidat sortant, et voir les magouilles des sondages qui le maintiennent gagnant me font penser que nous sommes extrêmement nombreux à n’avoir pas du tout honte d’afficher publiquement notre compréhension de la situation. Je voudrais clouer le bec à ces sondages de merde, mais je me dis aussi qu’avec l’idée qu’ils se trompent souvent, qu’ils n’ont qu’à continuer sans rien changer en priant pour que cette règle se concrétise.

Bruno